Ma course … vécue de l’intérieur
7 juillet 2011 Pas de commentairesIl y a tellement à dire entre ce qu’il y a eu avant et ce qu’il y a eu pendant la course.
Ce qu’il y a eu avant, des entrainements, un site web plus pour m’assister dans ma préparation, une préparation mentale, un préparation logistique pour mettre tout les atouts de coté et une coupe de cheveux …
Pour la course, je vais essayer de relater quelques moments qui m’ont marqué…
C’est le jour J… on se rend sur le circuit pour s’installer tranquillement,
Dernier préparatifs hors courses une bon petit dej et des strap pour baisser les rotules, des medocs pour diminuer les douleurs (futures douleures)…
C’est parti … je suis super excité et je saute (de vrai bon de cabri) dans tout les sens. ma manière de lâcher un peu de pression… Je parle beaucoup aussi … salue les homologues SOLISTEs, essaye d’avoir toujours un mot pour les autres participants… mais c’est ça les SOLOs : gentils avenants volontaires !!!
Allez : il faut y aller, j’arrive en haut de la cote du Dunlop lors de cette première monté avec une cardio à 172 bpm… d’un seul coup je suis pris d’inquiétude : je ne pourrais pas tenir une course avec un cœur qui s’envole aussi vite… car 172 c’est haut très haut (dans mes meilleur footing c’etait 180 mais). Il faut revenir vite sur des base plus calme … je respire et me remets dans la course. Le cardio est monté en flèche à cause de toute cette agitation/animation du au lancement de la course. par la suite j’ai monté la cote à environ 154 bpm.
Je dis « environ » car ma belle montre / GPS / cardio m’a fait un tour pendable lors du téléchargement des données sur le PC !!! j’ai tout perdu.
Cette montre m’aura tout de même bien servi afin d’avoir des point de repère précieux sur ma vitesse et mes temps de passage sur le circuit.
à partir de la zone de chrono, il me fallait pour faire un tour en 10’50 – 11’20, il me fallait monter la cote du Dunlop en 2’50 – 3’10 ensuite passer la passerelle à 6’50 – 7’30 (en fin de 24h je passais seul ici en 9’)
Les tours s’enchainent, il fait très chaud, 30° à l’ombre, voire 45° sur l’anneau de bitume. Je bois beaucoup comme d’habitude et je n’ai pas besoin de m’arrêter pour une pause technique J. Je bois 1 bidon par tour, voir tout les deux tours – Soit ½ litre par 11 minutes, plus de 2 litres par heure.
Mais la chaleur est pour le début de la course clément et le soleil couche ces rayons assez rapidement. Ils seront beaucoup plus agressifs demain et ce des 8h !!!
Les tours s’enchainent sans trop de lassitude. Mais je me sens déjà fatigué. Mon moral n’est pas aussi affuté que l’année dernière, je me dis que ca va être dur, très dur … c’est la première pause, le temps d’un petit massage au dos et de quelques fruits, il est déjà temps de repartir. Les fruits lors des pauses… c’est vraiment bon et rafraichissant. Je n’ai pour l’instant pas l’envie d’avaler quoi que ce soit d’autre (hormis les gels divers et varié) pour l’instant il fait trop chaud.
La platine des rollers s’est (malgré le frein filet) encore déréglée.
Il est temps de rentrer dans la nuit maintenant… la température est encore bien élevée sur le circuit, plus de 19° au début de la nuit (la nuit ça veut dire au alentour de minuit. Je tourne mais la fatigue me guette et j’avoue une certaine lassitude, voire un raz le bol s’installe. La fatigue et l’endormissement sur circuit me guette, j’ai même quelques absences tout en roulant. Je vois de plus en plus d’accident autour de moi (l’arrière du peloton qui chute derrière moi juste après le virage de la chapelle et Geneviève (duetiste) nous invite à rester concentrer et à continuer sans nous retourner, une personne qui a chuté et c’est fait mal au poignet au kil 3 pour qui, j’appelle les secours via mon staff, des trajectoires plus hasardeuses de compétiteurs qui se percutent… )
Et puis une petite fraicheur s’installe, avec un vent qui commence à ce lever doucement… Il est grand temps de s’arrêter à nouveau, même si je n’ai roulé que 2h30 depuis la dernière pause. Petit massage pour assouplir le dos (il commence à me faire souffrir de plus en plus) … Je change de tee shirt et je mets coupe-vent… car le vent arrive …
Leçon : manger sur le circuit c’est bien… manger à l’arrêt c’est bien, MAIS le redémarrage n’en est que plus dur …la digestion s’enclenche tout de suite et l’energie n’est pas au rendez vous pour repartir. De plus manger est si agréable que la tentation est grande de reprendre un second sandwish… l’erreur à été faite cette année à 2h20 !!! Ca été très dur de reprendre la route et de se remettre en mouvement…
La nuit avance doucement. Le soleil arrive … Thierry je me souviens bien de notre discussion sur : « haut les cœurs…c’est le début de la fin !!! » Même si mon coté pessimiste dit « ca y est il revient (le soleil) et il va être bien bien agressif !!! » (38 degré sur l’anneau de bitume durant le reste de la journée je crois que l’on pourra dire que ca été chaud)
A chaque tour le vent forcit : 3km/h , 5, puis 8km/h à l’aube, il ne s’est plus arrêté, 11, 13, jusqu’à 15… sur la fin de l’épreuve.
Coup de théâtre dont l’avènement sera au alentour de 8h00 : Je ne supporte plus mes rollers au fil des tours, j’ai de plus en plus mal sur les deux chevilles. 7h20 je demande à changer d’urgence de roller, je peux plus tenir. Léo va chercher mes roller et réveil Mickey pour qu’il monte ma paire de secours qui était initialement prévu pour la pluie (et donc resté de coté au fond de la voiture). 8h08 je change de roller, un véritable soulagement : des chaussons. Mais ce ne sont plus mes roues de 100 et mes roulements céramiques, les performances sont fatalement moins bonnes. Mais je en veux pas lâcher « ma » place, je veux mes tours !!! voire je souhaite si possible gagner des places au classement. Je décide de prendre des positions de recherche de vitesse dans les descentes et donc de me faire « violence » sur mes lombaires. Je regarde régulièrement mon chrono et j’essaye de maintenir mon allure… j’y arrive tant bien que mal pendant 2h40 mais ce n’est pas suffisant… Je décide de m’arrêter pour rechanger de roller et remettre mes patins de « compétition » et de d’intensifier les efforts (quitte à souffrir) sur la fin de course pour aller chercher une, deux, voire 3 places…
C’est à partir d’ici que l’on peut dire que la fin de course…commence … bientôt finie. Mais c’est aussi à ce moment que la galère commence. La tentative de chausser mes patins de compétition à durer 50sec (environ 100m)…, après avoir rechaussé mes rollers et être reparti la douleur a été si intense que je ne pouvais plus du tout patiner. Je marchais tout au plus. Je n’avais plus de stabilité, plus de sensation de glisse avec ma « première » paire de roller, plus de glisse possible : que de la douleur. Demi tour pour re-re-rechanger de roller.
Il va donc falloir compter sur la régularité sur mes 3 dernières heures. Mais aussi : essayer d’être plus performant avec ce qui me reste d’énergie pour compenser mes rollers tout confort. Dommage je n’ai pas de paire de roller qui allie confort et performance.
Il va falloir aussi lutter contre ce vent … avec ces rollers je vais devoir me courber plus pour prendre une position de recherche de vitesse.
Je repars, je « passe » en mode « cerveau OFF » : et j’enchaine les tours. Le STAFF YAPDS m’encourage à tous les tours sans faute et sans relâche : Merci, ca me redonne un peu d’énergie avant d’attaquer une nouvelle montée, ca fait du bien … je suis de plus en plus fatigué et je m’encourage en me parlant : « aller, vas y monte » / « mets du rythme » / « va plus vite »… Ca aura bien surpris, la personne qui me suivait dans la montée et qui croyait que je lui parlais ( voire l’égueulais). Je continue c’est de plus en plus dur, j’ai des absences sur la course
de véritable passage à vide : je ne me souviens pas de tous les tours. La fatigue s’installe, tout est plus en plus dur, envoyer des textos, j’ai de plus en plus de mal à communiquer, demande des bidons, … sortir de mes trajectoires près de la zone moquette et tendre la main pour aller la chercher un bidon… je me concentre sur les seuls tours à accomplir.
Je continue à boire (moins ) et je m’arrose régulièrement pour ne pas attraper d’insolation… boire moins cela m’a permis de m’arrêter un peu moins pour les pauses « techniques »… Durant la course j’ai réussi à bien gérer : en prenant un peu d’avance sur mon peloton … En calculant bien et avec une dose d’énergie « OVERSTIM » coup de fouet, j’arrivais à prendre l’avance nécessaire pour disposer des 25 secondes de « LA pause ». Ensuite avec la descente de la chapelle j’arrivais à rejoindre le groupe assez simplement.
La fin arrive plus qu’un tour … Chicken et Dan m’attende pour faire ce dernier tour… Mickey me donne mon classement et m’annonce que je peux peut être gagné encore une place !!! Je suis 9eme… j’enchainerai 2 tours à bout de la fatigue, pour aller chercher cette 8eme place, sans compter le dernier tour des SOLO !!! je resterai 9eme … Nounours était trop loin pour moi.
Avec tous ces rebondissements de course, ce soleil, ce vent, ce Dunlop, cette ambiance, ces coureurs, mes amis, cette préparation, cette édition 2011 comme le veut la locution consacrée :
« aura tenu toute ces promesses » en émotion, en dépassement de soi, en plaisir…
9eme / 437.9 km / 21h37 de course/ 20.7 km/h de moyenne … 105 tours (et non pas 106)
Merci de lire l’article Remerciements
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